novembre 4, 2025
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Briand Loucou
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Le navigateur ChatGPT Atlas d’OpenAI est disponible gratuitement sur macOS. Il intègre l’IA pour résumer les pages, répondre aux questions et faciliter la rédaction en ligne.
Sa fonction principale est l’intégration native de ChatGPT, capable de comprendre le contexte des pages et de fournir une aide rédactionnelle in situ.
Le mode Agent permet à l’IA d’automatiser des tâches complexes (réservation, formulaires) sous contrôle explicite de l’utilisateur. Il est réservé aux abonnés payants.
Atlas utilise une mémoire de navigation optionnelle pour personnaliser l’expérience. OpenAI garantit la confidentialité et la désactivation de l’entraînement des modèles.
Après avoir multiplié les annonces et les mises à jour pour ses produits phares, la société américaine, à l’origine de l’intérêt mondial pour l’IA générative, a décidé de s’attaquer de front à la navigation web. Ce mardi 21 octobre, OpenAI a officiellement lancé ChatGPT Atlas, son propre navigateur web propulsé par l’intelligence artificielle. Construit sur une base Chromium, Atlas ambitionne de transformer la manière dont les utilisateurs interagissent avec le contenu en ligne, promettant une expérience à la fois conversationnelle et « actionnable ». Déjà disponible gratuitement sur macOS, ce nouveau venu sur le marché des navigateurs vise ni plus ni moins à défier la domination écrasante de Google Chrome.
ChatGPT Atlas n’est pas un simple navigateur ; il est conçu comme une plateforme où l’IA s’intègre nativement à chaque étape de la navigation. L’outil repose sur trois piliers fonctionnels qui distinguent clairement Atlas de ses concurrents traditionnels : l’intégration omniprésente de ChatGPT, une mémoire de navigation optionnelle, et un mode agent capable d’exécuter des actions complexes.
L’intégration de l’agent conversationnel est la caractéristique la plus marquante. Une barre latérale, souvent appelée « Ask ChatGPT », est présente sur toutes les pages consultées, permettant aux utilisateurs de poser des questions, d’obtenir des résumés, des explications ou une aide à la rédaction sans quitter l’onglet en cours. L’IA a la capacité de comprendre le contexte immédiat de la page visualisée.
Mieux encore, le navigateur permet d’invoquer ChatGPT directement dans n’importe quel champ de texte, qu’il s’agisse d’un formulaire, d’un e-mail ou d’un système de gestion de contenu. Surnommé l’outil de « chat par curseur », cette fonctionnalité vise à simplifier la correction, la reformulation ou la génération de texte in situ, supprimant les allers-retours fastidieux. L’interface globale d’Atlas, bien que s’appuyant sur l’architecture familière de Chromium (supportant les extensions Chrome), substitue le champ unifié barre d’adresses/recherche/chat au moteur de recherche classique.
Si l’intégration conversationnelle est un avantage, c’est l’introduction de la mémoire et du mode agent qui confère à Atlas son potentiel le plus perturbateur.
La mémoire de navigation permet à l’IA de se souvenir des discussions passées, des préférences (comme une requête récurrente pour des recettes sans gluten), et surtout du contexte des sites et des pages que l’utilisateur a consultés au fil du temps. L’objectif est de rendre le navigateur « plus intelligent et plus utile » au fil de l’usage.
Par exemple, un utilisateur pourrait demander à ChatGPT : « Retrouve tous les garages j’ai consultés ces derniers jours. Ensuite, fais-moi un comparatif des différentes offres ». Toutefois, OpenAI se veut rassurant sur la question de la confidentialité. La mémoire de navigation est totalement facultative et peut être désactivée, gérée ou effacée à tout moment par l’utilisateur.
Le mode agent, annoncé par OpenAI plus tôt dans l’année, trouve son application la plus concrète dans Atlas. Réservée aux abonnés des formules payantes (Plus, Pro, Business), cette fonctionnalité expérimentale permet à ChatGPT d’exécuter des actions concrètes et multi-étapes sur les pages web. L’agent dispose de son propre curseur et peut accomplir des tâches telles que :
Meet our new browser—ChatGPT Atlas.
— OpenAI (@OpenAI) October 21, 2025
Available today on macOS: https://t.co/UFKSQXvwHT pic.twitter.com/AakZyUk2BV
L’agent agit sous le contrôle explicite de l’utilisateur. Ainsi, il demande systématiquement confirmation avant d’interagir avec un site et s’interrompt automatiquement sur les pages jugées sensibles, notamment les interfaces bancaires. L’utilisateur peut aussi démarrer le mode agent à la demande ou l’arrêter immédiatement via un bouton visible, assurant ainsi une expérience de navigation semi-automatisée et sécurisée. OpenAI précise que, pour l’instant, il s’agit d’une « expérience préliminaire » qui peut encore engendrer des erreurs sur les flux de travail complexes.
Le lancement d’un tel outil soulève inévitablement la question de la gestion des données personnelles. OpenAI a mis en place plusieurs garde-fous pour garantir la confiance des utilisateurs :
ChatGPT Atlas est immédiatement disponible en téléchargement gratuit dans le monde entier sur macOS (nécessitant une puce Apple Silicon et macOS 12 ou ultérieur). L’accès aux fonctionnalités de base est ouvert aux profils Free, Plus, Pro et Go, tandis que le mode agent reste l’apanage des abonnements payants. OpenAI a d’ores et déjà annoncé le développement de versions pour Windows, iOS et Android pour les prochains mois.
Le lancement d’Atlas positionne directement OpenAI face à l’hégémonie de Google Chrome, qui détient près de 70 % des parts de marché mondiales. La nouvelle a brièvement eu un impact sur le cours de l’action Alphabet, témoignant de l’attention que porte le marché à ce nouveau type de navigateur.
OpenAI s’inscrit dans un mouvement plus large de navigateurs augmentés par l’IA. Il fait suite au lancement du navigateur Comet de Perplexity AI, désormais gratuit, et à l’intégration du modèle Gemini par Google dans Chrome en septembre. Cependant, en intégrant directement la puissance de ChatGPT au cœur de la coque Chromium, OpenAI mise sur une expérience utilisateur unifiée où la recherche, la navigation et l’action convergent fluidement.
L’ambition d’Atlas est claire : passer d’une logique de recherche basée sur des « mots-clés donnant des résultats » à des « réponses contextualisées et des actions concrètes ». Si Atlas parvient à tenir ses promesses d’automatisation intelligente et de confidentialité sur l’ensemble des plateformes, il pourrait potentiellement rebattre les cartes du choix du navigateur, faisant de la valeur ajoutée de l’IA le principal critère, au-delà de la simple rapidité ou de la consommation mémoire.
